Cette nouvelle réalité oblige les futurs acheteurs à revoir leurs plans pour mieux y arriver
Crédit photo: Radio-Canada
Acheter une maison au Québec en 2025 n'a plus rien d'un projet spontané, parce que la mise de fonds exigée a explosé dans presque toutes les régions. Selon l'Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec, le montant minimal a doublé en dix ans, ce qui force les futurs acheteurs à revoir leur plan d'épargne.
Cette réalité frappe particulièrement les jeunes familles qui espèrent accéder à la propriété.
Au Canada, le calcul reste clair. Pour une maison à 500 000 $ ou moins, il faut déposer 5 % du prix. Dès que la propriété dépasse ce seuil, la mise de fonds grimpe rapidement puisque il faut ajouter 10 % sur la portion excédentaire.
Pour une maison de 650 000 $, on doit maintenant prévoir autour de 35 000 $. Pour un million, la mise de fonds dépasse souvent 75 000 $.
En 2015, une famille mettait entre deux et trois ans pour amasser une mise de fonds. Dix ans plus tard, le délai a doublé.
On parle d'une moyenne provinciale d'environ cinq ans, mais sur l'île de Montréal, l'attente atteint désormais plus de onze ans.
Ce simple chiffre illustre à quel point le fossé entre prix des maisons et revenus réels se creuse à vitesse grand V.
Une course qui s'allonge parce que les prix montent plus vite que les salaires
La flambée des prix depuis la pandémie a frappé fort. Les maisons unifamiliales demeurent très convoitées, ce qui maintient une forte pression sur le marché.
La construction neuve ralentit, les matériaux coûtent cher et les terrains près des centres urbains sont rares.
Pendant ce temps, les propriétaires actuels conservent leurs maisons plus longtemps, ce qui limite encore l'offre disponible.
Les revenus des ménages, eux, n'ont augmenté que de 15 % à 25 % en une décennie, un rythme beaucoup trop faible pour suivre les hausses immobilières. Résultat : la mise de fonds grimpe, mais le portefeuille des acheteurs ne suit pas.
Dans plusieurs régions, elle a presque triplé depuis 2015.
Les régions comme la Montérégie, Laval, les Laurentides ou l'Estrie voient leurs mises de fonds dépasser facilement 25 000 $ à 35 000 $, avec des versements hypothécaires mensuels souvent supérieurs à 2 500 $.
Dans les régions plus éloignées, l'effort reste plus raisonnable, mais les années d'épargne nécessaires augmentent tout de même.
Cette nouvelle réalité oblige les futurs acheteurs à revoir leur plan. Certains optent pour une propriété moins chère avec une mise de fonds minimale, alors que d'autres choisissent d'épargner plus longtemps pour éviter l'assurance prêt hypothécaire.
Une partie des ménages se tourne vers des régions suburbaines ou rurales, où les prix restent plus accessibles.
L'accès à la propriété demeure possible, mais il demande une préparation rigoureuse, des attentes réalistes et une patience renouvelée.
En 2025, devenir propriétaire au Québec n'est plus un simple rêve : c'est un projet structuré qui exige stratégie et discipline.
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