Une nouvelle fermeture sonne l'alarme sur la sécurité policière au Québec
Crédit photo: Radio-Canada
Une décision récente du gouvernement du Québec suscite une vive inquiétude dans le milieu syndical et policier. Le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec tire la sonnette d'alarme à la suite de la fermeture annoncée du Centre d'évaluation des compétences et aptitudes professionnelles.
Selon le SPGQ, cette fermeture du CECAP, rattaché à l'École nationale de police du Québec, représente bien plus qu'un simple ajustement administratif. Le syndicat estime qu'on touche directement à un pilier essentiel de la sécurité publique, soit l'évaluation rigoureuse des policières et policiers appelés à exercer des fonctions à haut risque.
Le centre, actif depuis la fin des années 1970, jouait un rôle central dans l'analyse des aptitudes requises pour des postes sensibles comme les unités tactiques ou les agents d'infiltration. Pour le SPGQ, retirer cette expertise spécialisée ouvre la porte à des décisions moins éclairées lors du recrutement.
Le président du syndicat, Guillaume Bouvrette, insiste sur un point précis, évaluer correctement quelqu'un appelé à intervenir dans des contextes dangereux demande une expertise pointue. Selon lui, un mauvais recrutement peut avoir des conséquences humaines importantes, autant pour les policières et policiers que pour la population.
SPGQ et sécurité publique, des économies qui inquiètent
Le syndicat dénonce aussi ce qu'il qualifie d'économies illusoires. Toujours selon le SPGQ, la fermeture du CECAP ne générerait aucun gain réel pour l'État. Au contraire, les corps policiers devront se tourner vers le privé pour obtenir des services comparables, souvent à un coût plus élevé et avec une qualité jugée inférieure.
Le SPGQ rappelle que l'expertise développée par le CECAP était reconnue et respectée dans le milieu policier québécois. Plusieurs conventions collectives prévoyaient même une évaluation objective réalisée par ce centre pour certains postes, preuve de sa crédibilité et de son utilité concrète.
Un autre élément qui choque le syndicat concerne la perte d'un savoir-faire unique. Les membres du CECAP maîtrisaient la réalité du terrain policier, son vocabulaire et ses enjeux quotidiens, une compréhension qui, selon le SPGQ, ne s'improvise pas.
Le syndicat souligne également son incompréhension face à cette décision, d'autant plus que le ministre de la Sécurité publique est lui-même un ancien policier. Pour le SPGQ, cette fermeture risque de fragiliser un système déjà sous pression.
Au-delà des enjeux syndicaux, c'est la sécurité collective qui est mise de l'avant dans cette sortie publique. Le SPGQ affirme vouloir sensibiliser la population aux impacts à long terme de cette décision, qui dépasse largement le cadre interne de la fonction publique.
Dans un contexte où les attentes envers les forces policières sont élevées, le syndicat estime que réduire les outils d'évaluation spécialisés envoie un message préoccupant. Pour le SPGQ, la sécurité ne devrait jamais être un poste budgétaire sur lequel on coupe sans réfléchir aux conséquences.
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