Station de ski, début de saison compromis, la sécurité en cause
Le Mont-Sainte-Anne encaisse un dur coup alors que la Régie du bâtiment du Québec ordonne la fermeture de quatre remontées mécaniques, soulevant de sérieuses questions sur la sécurité et l'ouverture hivernale.
La décision de la RBQ est tombée vendredi, à la suite d'inspections menées mercredi en raison de problèmes électriques persistants.
Depuis plus d'une semaine, l'alimentation du site perturbe une grande partie des opérations sur la montagne.
Selon la Régie, un bris touchant une section souterraine du réseau électrique empêche le fonctionnement normal et sécuritaire de certains équipements.
La situation représente un danger réel pour la sécurité et l'intégrité physique du public.
Les remontées visées par l'ordonnance sont majeures pour la station.
Il s'agit de L'Express du Nord, L'Express du Sud, L'Étoile filante et La Panorama Express, toutes des installations aériennes très fréquentées en saison.
Mont-Sainte-Anne et sécurité des remontées au coeur des inquiétudes
La RBQ précise qu'une interdiction d'utiliser ces remontées avait déjà été transmise par courriel le mardi 5 décembre.
L'exploitant, Resorts of the Canadian Rockies, a ensuite reçu la liste des conditions à respecter avant toute remise en service.
Parmi ces exigences, la Régie demande des preuves claires du bon fonctionnement des infrastructures.
Sans ces confirmations techniques, aucune tolérance n'est accordée, même en pleine période d'ouverture hivernale.
La gravité des manquements observés au cours des dernières années a aussi pesé lourd dans la balance.
La RBQ parle d'une situation d'urgence nécessitant une intervention rapide afin d'éviter un préjudice irréparable.
Ce nouvel épisode ravive de mauvais souvenirs.
En décembre 2022, une télécabine du Mont-Sainte-Anne avait chuté d'environ trois mètres, forçant l'arrêt complet des remontées pendant près d'un mois.
À l'époque, une enquête avait conclu à une erreur humaine, sans faire de blessé. L'événement avait toutefois profondément ébranlé la confiance du public envers la gestion des installations.
Sur le plan politique, le député péquiste Pascal Paradis a vivement dénoncé la situation.
Il parle d'une succession de désastres et réclame la résiliation du bail accordé à Resorts of the Canadian Rockies.
Il exhorte aussi Québec à ne pas injecter 50 millions de dollars dans la revitalisation de la montagne tant que la sécurité des usagers n'est pas pleinement assurée.
Selon lui, la réputation et l'économie régionale sont en jeu.
Pour l'instant, aucune date officielle de réouverture des remontées concernées n'a été annoncée.
La station avait déjà reporté son ouverture, initialement prévue la fin de semaine dernière, au vendredi 13 décembre.
Pendant ce temps, skieurs et planchistes demeurent dans l'attente.
À l'approche des Fêtes, l'incertitude plane sur une saison qui devait être cruciale pour le Mont-Sainte-Anne et toute la région de Beaupré.
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