L'industrie du tatouage québécois vit un moment difficile. Après des années d'engouement, la réalité économique rattrape bien des tatoueurs et tatoueuses, qui doivent aujourd'hui s'adapter pour survivre.
Créer ne suffit plus pour gagner sa vie
Pierre-Olivier Blaquière, tatoueur depuis 11 ans à Longueuil et à Montréal, en sait quelque chose. «Les deux dernières années, j'étais sous le salaire minimum, sous le seuil de pauvreté. C'était devenu difficile», confie-t-il. Il a récemment accepté un emploi à temps partiel pour arriver à payer ses factures. «Je m'ennuie de créer dans mon atelier, mais il faut survivre.»
Il n'est pas seul. De plus en plus d'artistes cumulent deux emplois ou quittent complètement la profession, selon Guillaume Harvey du salon Citron Rose. Le marché est saturé, les rendez-vous moins fréquents, et l'époque des longues listes d'attente semble révolue. «Avant, on avait jusqu'à un an d'attente. Maintenant, c'est une semaine, peut-être un mois», ajoute Tommy Renaud de Paradoxe Tatouage à Québec.
À Montréal, plusieurs studios bien établis ont fermé leurs portes: Bodkin Tattoo, Tattoo Lounge, Tatouage DFA, Studio Plurielles. Pour Dominique Bodkin, qui a fermé son salon sur la rue Bernard pour retourner aux études, «l'industrie est en crise».
La hausse du coût de la vie n'aide en rien. Loyer, taxes, matériaux, tout augmente, mais les clients coupent dans les dépenses. «Le tatouage, c'est un achat de luxe», résume Jazz Mahoon, propriétaire du studio Prana Tattoo, qui a vu ses revenus baisser de 30% en un an.
En parallèle, la montée des tatoueurs amateurs à domicile crée une nouvelle pression. Matériel bon marché, formations express et tarifs imbattables. «Mais la qualité n'est pas là», affirme Harvey.
D'autres, comme Simon Ouellet, défendent leur place. «Pourquoi fermer le milieu à ceux qui commencent?», dit-il.
Pour beaucoup, la solution passe par un meilleur encadrement et peut-être la création d'un ordre professionnel.
Source: Journal de Québec
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Non | 79 | 69.3 % |
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