Pendant que les Montréalais galèrent dans le métro, le salaire de la patronne de la STM choque

Les discussions ne portent plus seulement sur les autobus et le métro, mais bien sur une question d'argent qui choque de plus en plus de citoyens.

Alors que la grève paralyse encore une partie du service de transport, le salaire de la directrice générale de la Société de transport de Montréal (STM), Marie-Claude Léonard, suscite la colère. Selon des chiffres publiés au printemps dernier, elle aurait empoché 474 000 $ en 2024, soit une hausse de 6,5 % par rapport à l'année précédente.

La STM a expliqué cette augmentation par le versement différé de primes de performance liées à 2022 et 2023. Le salaire de base de Mme Léonard demeure à 391 305 $, mais ce sont les bonus qui font gonfler le montant total. À noter que cette façon de structurer la rémunération viendrait d'une recommandation de la dirigeante elle-même, qui préférait des versements forfaitaires plutôt que des hausses annuelles fixes.

Cette situation passe mal auprès de nombreux employés et usagers, surtout dans un contexte de coupes budgétaires à l'interne. En mai, un document interne de la STM insistait sur le fait que « chaque dollar compte », demandant au personnel de remettre en question toutes les dépenses. Les syndicats dénoncent donc un contraste frappant entre les efforts imposés au personnel et les salaires des hauts dirigeants.

Le débat a aussi pris une tournure politique. Le candidat à la mairie de Montréal, Luc Rabouin, s'est engagé à réduire le salaire de la directrice d'environ 100 000 $ s'il est élu.

En attendant, les Montréalais continuent de subir les impacts bien concrets de la grève des employés d'entretien. Une deuxième semaine de perturbations qui complique sérieusement la vie des usagers et qui rend ce débat sur les salaires encore plus brûlant.

Source: La Presse