La popularité de Dollarama grimpe en flèche, portée par l'inflation, le coût de la vie et des consommateurs canadiens qui révisent leurs priorités à l'épicerie et ailleurs.
Dans plusieurs villes canadiennes, les stationnements des magasins à un dollar débordent, même en pleine fin de semaine froide. Ce n'est pas une mode passagère, c'est un changement d'habitudes bien ancré.
De plus en plus de clients disent y aller d'abord pour compléter l'épicerie, acheter des produits ménagers ou réduire la facture globale du mois. Chaque petite économie compte désormais.
Les plus récents résultats financiers de Dollarama confirment cette réalité.
Les ventes du troisième trimestre ont progressé de 22 % comparativement à l'an dernier, une performance qui dépasse largement la moyenne du commerce de détail.
Le bénéfice net a aussi augmenté de façon marquée, démontrant que l'achalandage ne vient pas seulement de la curiosité, mais d'un réel déplacement des dépenses des ménages.
Pour plusieurs économistes, cette croissance rapide n'est pas un signe de prospérité collective.
Elle révèle plutôt une pression financière constante sur les ménages à revenus faibles et moyens.
Quand les coûts du logement, des taux d'intérêt et de l'alimentation augmentent plus vite que les salaires, les consommateurs cherchent instinctivement des solutions moins chères et plus prévisibles.
Dollarama et pouvoir d'achat façonnent de nouvelles habitudes
L'inflation postpandémie continue de laisser des traces, même si certains prix se stabilisent. Les familles n'ont pas oublié les hausses brutales des dernières années.
Les loyers et les paiements hypothécaires occupent maintenant une part beaucoup plus grande du budget mensuel, laissant moins de marge pour l'épicerie et les achats courants.
Résultat, plusieurs Canadiens réduisent leurs visites chez les grandes chaînes traditionnelles et complètent plutôt leurs paniers dans des commerces à bas prix.
Dollarama profite aussi d'un modèle d'affaires axé sur des produits importés à faible coût, ce qui lui permet de maintenir des prix bas malgré un contexte économique difficile.
L'entreprise a également augmenté son nombre de succursales au Canada au cours de la dernière année, facilitant l'accès à ses magasins dans plusieurs régions.
Cette dynamique met le mouvement « acheter canadien » sous pression. Les consommateurs veulent encourager l'économie locale, mais doivent d'abord respecter les limites de leur budget.
Lorsque les produits fabriqués ici sont plus rares et plus chers, le choix devient rapidement une question de survie financière plutôt qu'un geste idéologique.
Cette tendance soulève une question plus large sur l'état de l'économie domestique.
La croissance des magasins à rabais agit comme un thermomètre du stress financier ressenti par la population.
Pour plusieurs familles, Dollarama n'est plus un arrêt occasionnel. C'est devenu un réflexe, parfois même une nécessité, pour réussir à boucler la fin du mois.
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