Quand le pourboire devient une pression quotidienne au Québec
Au Québec, les demandes de pourboire se multiplient rapidement, et de plus en plus de consommatrices et de consommateurs disent ressentir une pression constante dans les commerces, ce qui alimente une exaspération grandissante envers ce système devenu envahissant.
Un nouveau rapport d'Option consommateurs ravive le débat sur les limites à imposer à cette pratique, aujourd'hui omniprésente.
Selon cette analyse récente, les Québécois sont sollicités entre 20 et 30 fois par mois pour laisser un pourboire, une fréquence qui crée fatigue et irritation évidentes.
Les terminaux de paiement modernes affichent maintenant des choix souvent élevés, et plusieurs personnes se disent poussées à refuser un geste qu'elles faisaient pourtant spontanément il n'y a pas si longtemps.
Pour plusieurs, ce n'est plus un acte volontaire, mais une attente implicite, voire une obligation ressentie.
La loi adoptée cette année, qui impose d'afficher une option sans pourboire de manière équivalente et exige un calcul avant taxes, n'a pas suffi à corriger ce que plusieurs qualifient maintenant de pression psychologique au moment du paiement.
L'avocat Alexandre Plourde estime que la réforme ne règle qu'une partie du problème, alors que la pratique s'est étendue trop rapidement depuis la pandémie.
Pourboires au Québec, quand la sollicitation déborde sur tous les commerces
L'étude menée auprès de 47 participantes et participants montre que des commerces autrefois non associés aux pourboires demandent maintenant ce supplément.
Des boulangeries aux garages, en passant par des chaînes de restauration rapide, la sollicitation se glisse partout et surprend de plus en plus de clientes et clients.
Plusieurs personnes affirment ressentir une forme de culpabilité quand un terminal affiche une suggestion de 15 %, 18 % ou 20 %.
C'est la manière dont les options sont présentées - souvent présélectionnées - qui crée un malaise, minant la relation entre le service réellement rendu et le montant suggéré.
Les plateformes de livraison comme Uber Eats ou Skip ajoutent à la confusion en appliquant leurs propres règles de pourboire, ce que l'organisme considère comme une manière de contourner l'esprit de la loi québécoise.
Option consommateurs a d'ailleurs déposé une plainte officielle pour forcer un encadrement plus strict de ces pratiques.
Un sondage national cité dans le rapport indique que plus de quatre personnes sur cinq au pays jugent que trop d'endroits demandent maintenant un pourboire.
Ce résultat illustre que la problématique dépasse les frontières du Québec et reflète une transformation culturelle qui s'est accélérée depuis la pandémie.
L'organisme presse le gouvernement d'agir plus fermement en clarifiant quels types de commerces devraient réellement solliciter un pourboire.
L'idée serait que seuls les travailleurs qui reçoivent normalement des pourboires soient concernés, et que l'origine ainsi que la destination de l'argent soient affichées clairement aux consommatrices et consommateurs.
Le débat ne concerne plus uniquement le montant laissé, mais aussi la légitimité des demandes elles-mêmes.
Une grande partie du public souhaite désormais un cadre clair et cohérent qui réduirait la pression ressentie quotidiennement.
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| SONDAGE |
16 DECEMBRE | 116 RÉPONSES Quand le pourboire devient une pression quotidienne au Québec La pression des pourboires vous dérange-t-elle? |
| Oui beaucoup | 69 | 59.5 % |
| Un peu | 18 | 15.5 % |
| Pas vraiment | 26 | 22.4 % |
| Je m'adapte | 3 | 2.6 % |
| Liste des sondages |