De nouveaux détails concernant une épidémie qui inquiète les experts au Québec

Depuis le début de l'année, 169 infections ont été recensées, une hausse marquée qui inquiète les autorités de santé publique.

Autrefois en voie de disparition, la syphilis refait surface après plusieurs décennies de stabilité.

Dans les années 1990, elle semblait presque éradiquée au Québec, avec seulement trois cas répertoriés en 1999.

Cette remontée s'explique par plusieurs facteurs combinés. Le recul de l'éducation sexuelle, la diminution des campagnes de prévention et la baisse du port du condom figurent parmi les principales causes évoquées par les experts.

La banalisation des infections transmissibles sexuellement et par le sang, ainsi que la méconnaissance des symptômes, contribuent également à cette tendance.

La syphilis reste difficile à diagnostiquer, notamment parce que certains tests de dépistage ne la détectent pas systématiquement. Les infections passent parfois inaperçues, ce qui favorise leur propagation.

Les contextes de vulnérabilité, comme l'itinérance ou certaines pratiques à risque, jouent aussi un rôle dans cette hausse.

Puis, les organismes communautaires constatent une augmentation des cas chez les jeunes adultes et dans les milieux urbains où la prévention demeure limitée.

Autre constat inquiétant : le condom, autrefois symbole fort de la prévention des ITSS, est de moins en moins utilisé.

La perception du risque lié aux maladies transmissibles a diminué, notamment en raison des avancées médicales contre le VIH.

Plusieurs jeunes considèrent désormais le sida comme une réalité d'une autre époque, ce qui mène à une baisse de vigilance.

Les autorités sanitaires de la région multiplient les efforts pour renforcer la sensibilisation, particulièrement auprès des populations les plus exposées.

Des campagnes d'information sont prévues au cours des prochains mois afin d'encourager le dépistage régulier et le retour aux pratiques sécuritaires.

La hausse rapide des cas de syphilis à Québec rappelle qu'en matière de santé publique, la prévention demeure la clé. Après des décennies de progrès, le combat contre les infections transmissibles est loin d'être terminé.