Le phare le plus isolé au monde

Mais qu'est-ce qui rend ce site si spectaculaire et unique au monde?

Au large des îles Westman, en Islande, se trouve Thridrangar, un phare mythique perché sur une falaise abrupte de plus de 120 pieds. Sa construction, entre 1938 et 1939, relève de l'exploit humain. À l'époque, aucun hélicoptère n'était disponible. Les ouvriers devaient donc escalader les parois glissantes, sous la pluie et les rafales de vent, au péril de leur vie.

Un témoin a raconté l'opération. Il a fallu former une chaîne humaine pour atteindre le sommet. L'un s'est agenouillé, un autre a grimpé sur son dos, et ainsi de suite, jusqu'à ce qu'un homme parvienne au sommet. Le moindre faux pas aurait signifié une chute mortelle dans les eaux glacées de l'Atlantique.

Malgré ces conditions effroyables, le phare a été terminé en 1939. Ce n'est qu'en 1979 qu'un héliport a été ajouté, remplacé plus tard par une installation solaire. Avant cela, l'accès ne se faisait qu'en escaladant, ce qui explique pourquoi il est surnommé le phare le plus isolé au monde.

On raconte qu'un assistant du gardien est resté coincé là-bas pendant trois semaines à cause d'une tempête. Pour survivre, il a dû se nourrir d'oiseaux de mer, récupérer l'eau de pluie et utiliser les maigres provisions laissées sur place.

Aujourd'hui, à peine une soixantaine de personnes ont eu la chance de visiter Thridrangar. Sa silhouette solitaire, battue par les vents, symbolise à elle seule la force, la persévérance et le courage. Admirer ce phare demande un voyage exceptionnel, mais la récompense est à la hauteur, c'est-à-dire la découverte d'un lieu qui défie la nature et le temps.